“Analysis of the Doctrine of Babeuf” (1796)

ANALYSE

DE LA DOCTRINE

DE BABEUF,

TRIBUN DU PEUPLE,

Proscrit par le Directoire exécutif, pour avoir dit la vérité.

I.

La Nature a donné à chaque homme un droit égal à la jouissance de tous les biens.

II.

Le but de la société est de défendre cette égalité souvent attaquée par le fort et le méchant dans l’état de nature, et d’augmenter par le concours de tous, les jouissances communes.

III.

La Nature a imposé à chacun l’obligation de travailler. Nul n’a pu sans crime se soustraire au travail.

IV.

Les travaux et les jouissances doivent être communs a tous.

V.

Il y a oppression quand un s’épuise par le travail et manque de tout y tandis que l’autre nage dans l’abondance sans rien faire.

VI.

Nul n’a pu, sans crime, s’approprier exclusivement les biens de la terre ou de l’industrie.

VII.

Dans une véritable société il ne doit y avoir ni riches ni pauvres.

VIII.

Les riches qui ne veulent pas renoncer au superflu, en faveur des indigents, sont les ennemis du Peuple.

IX.

Nul ne peut par l’accumulation de tous les moyens, priver un autre de l’instruction nécessaire pour son bonheur : l’instruction doit être commune.

X.

Le but de la révolution est de détruire l’inégalité, et de rétablir le bonheur de tous.

XI.

La révolution n’est pas finie, parce que les riches absorbent les biens et commandent exclusivement, tandis que les pauvres travaillent en véritable esclaves, languissent dans la misère et ne sont rien dans l’état.

XII.

La constitution de 93 est la véritable loi des François : Parce que l’a solennellement acceptée : Parce que la convention n’avait pas le droit de la changer : Parce que, pour y parvenir, elle a fait fusiller le peuple que en réclamait l’exécution : Parce qu’elle a chassé et égorgé les deputes que faisaient leur devoir en la défendant : Parce que la terreur contre le peuple et l’influence des émigrés ont présidé à la rédaction et à la prétendue acceptation de la constitution de 1795, qui n’a eu pour elle pas même la quatrième partie des suffrages qu’avait obtenu celle de 1793 : Parce que la constitution de 1793 a consacré les droits inaliénables pour chaque citoyen de consentir les lois, d’exercer les droits politiques, de s’assembler, de réclamer ce qu’il croit utile, de s’instruire et de ne pas mourir de faim ; droits que l’acte contre-révolutionnaire de 1795 a ouvertement et complètement violés.

XIII.

Tout citoyen est tenu de rétablir et défendre, dans la constitution de 1793, la volonté et le bonheur du peuple.

XIV.

Tous les pouvoirs émanés de la prétendue constitutions de 1795 sont illégaux et contre-révolutionnaires.

XV.

Ceux qui ont porté la main sur la constitution de 1793, sont coupables de lèze-majesté populaire.

ANALYSIS

OF THE DOCTRINE

OF BABEUF,

TRIBUNE OF THE PEOPLE,

Outlawed by the Executive Directorate, for having spoken the truth.

I.

Nature has given to each man an equal right to the enjoyment of all goods.

II.

The aim of society is to defend that equality, often attacked by the strong and the mean in the state of nature, and to increase the common enjoyments through the cooperation of all.

III.

Nature has imposed the obligation to labor on all. No one can escape work without crime.

IV.

The labor and the enjoyments must be common to all.

V.

There is oppression when one is exhausted by labor, but lacks everything, while the other swims in abundance without doing anything.

VI.

No one can, without crime, the products of the earth or of industry.

VII.

In a true society there will be neither rich nor poor.

VIII.

The rich who do not wish to give their excess to the indigent are the enemies of the People.

IX.

No one can, through the accumulation of al the means, of the education necessary for their happiness : education must be common.

X.

The aim of the revolution is to destroy inequality and to establish happiness for all.

XI.

The revolution is not over, because the rich absorb the goods and command exclusively, while the poor work as veritable slaves, languishing in poverty, and are nothing in the state.

XII.

The constitution of 93 is the true law of the French: Because they have solemnly accepted it: Because the convention had no right to change it: Because, to achieve this, it had the people who demanded it executed: Because it hunted and slaughtered the deputies who were doing their duty in defending it: Because the terror against the people and the influence of the emigrants presided over the drafting and the alleged acceptance of the constitution of 1795, which did not have for it even the fourth part of the votes that that of 1793 had obtained: Because the constitution of 1793 consecrated the inalienable rights of each citizen to consent to the laws, to exercise the to assemble, to claim what he deems useful, to learn and not to starve, rights that the counter-revolutionary act of 1795 openly and completely violated.

XIII.

In the constitution of 1793, every citizen is bound to establish and defend the will and happiness of the people.

XIV.

All the powers emanating from the so-called constitutions of 1795 are illegal and counter-revolutionary.

XV.

Those who have laid their hands on the constitution of 1793 are guilty of popular lese-majesty.

“The first crude and verbose statements of economic doctrine in Babeuf’s letters and in the Tribun du Peuple were supplanted by a document entitled Analyse de la Doctrine de Babeuf, prepared by Sylvain Marechal and indorsed by Babeuf.”

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